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François du Souhait

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François du Souhait, né entre 1570 et 1580 et mort en 1617 à Nancy, est un traducteur, romancier, poète, satiriste, philosophe moral de la fin du XVIe et début du XVIIe siècle du duché de Lorraine, (à l'époque cour souveraine ayant des liens avec la France.

Biographie[modifier | modifier le code]

François du Souhait est né dans une famille noble de Champagne. Il devient « secrétaire ordinaire » de Charles III de Lorraine (entre 1600 et 1605), puis d'Henri II de Lorraine (à partir de 1608), et plusieurs de ses ouvrages sont dédiés à l'élite de la cour de Lorraine, dont la princesse Catherine de Lorraine et les frères François de Bassompierre et Jean de Bassompierre. Du Souhait vécut de nombreuses années en France, mais il fut apparemment banni en 1614 pour avoir contribué à un recueil de poésie satirique scabreux. Un biographe (Jean Serroy) estime que pendant son séjour en France, Du Souhait fréquentait le cercle littéraire de Marguerite de Valois grâce à l'intervention de son ami, l'écrivain Jacques Corbin).

Œuvres[modifier | modifier le code]

François du Souhait est l'auteur de sept romans, d'un recueil de nouvelles (pour lequel il est aujourd'hui le plus connu), d'un recueil de poèmes, d'une pastorale, d'une tragédie en 5 actes, d'une traduction de l'Iliade, et plusieurs ouvrages de philosophie morale et didactique. Sur ses sept romans, seuls ses deux premiers semblent avoir connu un certain succès commercial (quatre éditions chacun, à Paris et à Lyon).

En tant que romancier, les premières œuvres de François du Souhait s'inscrivent dans la même tradition du « roman sentimental » que les auteurs Antoine de Nervèze et Nicolas des Escuteaux, même si François du Souhait se distingue de ces auteurs tant par son contenu (il dresse un portrait beaucoup moins idéalisé de l'amour et inclut occasionnellement des éléments satiriques ou réalistes) que par son style parfois maladroit (notamment dans ses dialogues galants).

Comme ces autres auteurs, dans ses œuvres ultérieures, Du Souhait s'est éloigné du roman sentimental pour se tourner vers le roman d'aventure à éléments pastoraux. François du Souhait manifeste aussi une aptitude à reproduire le discours oral, avec des aspects satiriques, dans son Recueil de nouvelles Histoires comiques ou entretiens facétieux (Paris, 1612).

François du Souhait a également contribué par des poèmes élogieux au matériel préliminaire des œuvres de Timothée de Chillac et de Pierre de Deimier.

Ouvrages de Du Souhait[modifier | modifier le code]

  • Les amours de Poliphile et de Mellonimphe (Lyon, 1599), (Paris, 1600), (Lyon, 1605), (Lyon, 1610)
  • Les amours de Palémon, suite de Poliphile (Lyon, 1599), (Paris, 1600), (Lyon, 1602), (Lyon, 1605)
  • Les amours de Glorian et d'Ismène (Paris, 1600)
  • Les Proprietez d'amour et les proprestez des amans, contenant une histoire des amours de Filine et de Polymante (Paris, 1601)
  • Les Chastes Destinées de Cloris ou le Roman des histoires de ce temps (Paris, 1609)
  • Le Romant d'Anacrine, où sont représentés plusieurs Combats, Histoires véritables & Amoureuses (Paris, 1613)
  • Le Romant de Gloriande, ou suitte du roman d'Anacrine, où sont continuées les Histoires du premier volume : Avec plusieurs autres nouvelles et force belles avantures (Paris, 1613), (Paris, 1630).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie-Christine Ligier Petit, François Du Souhait, polygraphe du début du dix-septième siècle, Université de Strasbourg 2, (lire en ligne).
  • Alban Déléris, « Lits d’amour, lits de mort : « scènes » de chambre dans des tragédies françaises et anglaises au début du xviie siècle »,  Arrêt sur scène / Scene Focus, vol. 08,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens[modifier | modifier le code]